Franches-Montagnes (cheval)

Rédigé par Jana Schubert

Polyvalent et élégant, le Franches-Montagnes séduit par sa silhouette harmonieuse et son tempérament calme. Ce cheval à sang froid, dernier représentant des races suisses, excelle aussi bien sous la selle qu’à l’attelage.

Portrait du Franches-Montagnes

Le Franches-Montagnes est le seul cheval à sang froid léger d'Europe.

Apparence : à quoi reconnaît-on un Franches-Montagnes ?

Le Franches-Montagnes appartient à la catégorie des chevaux de trait légers. Moins massif que ses cousins de trait traditionnels, il se distingue par une silhouette plus élancée, sans rien perdre de sa puissance. 

Combien pèse un Franches-Montagnes ? 

Ce cheval de poids moyen pèse entre 550 et 650 kg et mesure environ 1,55 m au garrot. Il atteint rapidement sa maturité physique et récupère bien après l’effort. 

Sa silhouette est à la fois compacte, harmonieuse et puissante. Sa tête, de taille moyenne, est ornée de grands yeux expressifs et d’oreilles très mobiles qui témoignent de son tempérament attentif et volontaire. 

Les Franches-Montagnes sont-ils des chevaux de trait ? 

Le Franches-Montagnes possède un dos large et musclé, un poitrail profond, ainsi que des membres solides dotés d’articulations robustes et de sabots résistants. 

Tout dans son allure évoque la force et l’endurance, et pour cause ! Capable de transporter jusqu’à 150 kg, il était un allié de choix pour l’armée suisse ou les travaux forestiers. 

Mais malgré cette carrure, il ne faut pas s’y tromper : il se déplace avec légèreté, en gardant une allure naturelle, équilibrée et fière. 

Quelles sont les principales robes chez cette race ?  

La plupart des Franches-Montagnes arborent une robe baie ou alezane, mais on rencontre aussi des individus noirs ou gris. Des poils blancs peuvent parfois éclaircir certaines zones, notamment au niveau des membres ou du chanfrein, renforçant ainsi leur apparence singulière et attachante. 

D’où viennent-ils ? Leur nom vient du plateau des Franches-Montagnes, situé dans le Jura suisse.

Caractère : fiable, proche de l’humain et toujours volontaire

Le Franches-Montagnes est reconnu pour son caractère remarquable. Doux, sociable et plein de bonne volonté, il se montre à la fois fiable et polyvalent dans différentes disciplines équestres. Doté d’une grande intelligence et d’un esprit vif, ce cheval calme et travailleur est particulièrement apprécié pour l’attelage et pour les activités agricoles. 

Sa stabilité émotionnelle en fait également un excellent cheval de service : il est encore utilisé aujourd’hui dans l’armée suisse, où sa fiabilité et sa capacité à garder son sang-froid sont très recherchées. Pour autant, il ne faut pas le confondre avec un cheval apathique ou mou : il reste alerte et réactif. 

Un lien fort avec l’humain 

L’un des traits les plus touchants du Franches-Montagnes est son attachement sincère à l’humain. Lorsqu’il établit un lien avec son cavalier ou son soigneur, les deux forment une équipe soudée et complice. 

De plus, ce cheval ne se contente pas d’obéir : il cherche à comprendre, à faire plaisir et se montre souvent très attentif aux émotions de son interlocuteur. 

Le Franches-Montagnes peut vite devenir votre ami pour la vie.

Disciplines : un cheval de travail… et de loisir

Cheval à sang froid par excellence, le Franches-Montagnes se distingue par sa force et son envie de travailler. Il reste aujourd’hui un partenaire précieux pour les travaux agricoles, forestiers ou pour l’attelage. 

Mais sa polyvalence va bien au-delà. Ce cheval, à la fois solide et agile, convient également aux cavaliers amateurs et peut même se faire une place en compétition dans certaines disciplines. 

Une grande polyvalence 

Toujours volontaire, le Franches-Montagnes aime avoir une tâche à accomplir. On le retrouve aussi bien en équitation de loisir qu’en dressage ou attelé à une calèche. De plus, son endurance naturelle fait merveille lors de longues randonnées. 

Seule exception : le saut d’obstacles, qui lui convient moins en raison de son gabarit. 

Bon à savoir : Grâce à son caractère équilibré, sa douceur et sa grande capacité d’attention, le Franches-Montagnes est également très apprécié en équithérapie. Comme le Haflinger ou l’Irish Cob, son calme rassure, sa présence réconforte ; il est souvent un partenaire précieux dans l’accompagnement des personnes fragilisées.

Un Franches-Montagnes galope dans la neige © Luckyshots / stock.adobe.com
Les chevaux Franches-Montagnes sont réputés pour leur pied sûr, leur sang-froid et leur vivacité.

Stabulation et alimentation : que faut-il au Franches-Montagnes pour être heureux ?

Originaire des montagnes suisses, le Franches-Montagnes est un cheval rustique, habitué aux hivers rigoureux. Robuste, il supporte très bien la vie en extérieur, même en hiver. 

Le vent, la neige ou les basses températures ne le dérangent pas : un simple abri pour se protéger en cas de météo extrême lui suffit. Comme tous les chevaux, il a besoin de bouger régulièrement et d’interagir avec ses congénères pour rester en forme et heureux. 

Un cheval frugal 

Facile à entretenir, le Franches-Montagnes est peu exigeant sur le plan alimentaire. Dans sa région d’origine, il s’est adapté à des sols pauvres et à une herbe maigre. 

Pour préserver sa santé, il vaut mieux éviter de le mettre dans des prairies trop grasses ou de lui donner une alimentation très riche, qui pourraient entraîner des troubles digestifs ou métaboliques.  

Si un complément alimentaire est nécessaire, il doit être choisi avec soin : riche en fibres, pauvre en calories et adapté à son rythme de travail.

Santé : quels sont les points à surveiller ?

Le Franches-Montagnes est réputé pour sa grande robustesse : il est résistant et peu sujet aux maladies. 

Des affections à connaître 

Parmi les rares problèmes de santé connus chez cette race, on compte néanmoins les sarcoïdes équins, des tumeurs cutanées bénignes liées à une infection par des papillomavirus, souvent transmise par des insectes piqueurs. Ces lésions apparaissent généralement autour des yeux. Elles ne mettent pas la vie du cheval en danger, mais peuvent être inesthétiques et parfois gênantes. 

Plus grave en revanche : la fibrose hépatique de Caroli (CLF), une anomalie génétique rare mais létale. Elle provoque une dégénérescence des vaisseaux sanguins du foie, entraînant une insuffisance hépatique rapide et irréversible. Les poulains atteints sont très faibles et ne survivent pas. Un test ADN permet heureusement de dépister cette mutation chez les reproducteurs. 

Un suivi régulier reste essentiel 

Même les chevaux les plus résistants doivent bénéficier d’un suivi adapté. En cas de comportement inhabituel ou de signe physique anormal, une consultation vétérinaire s’impose sans attendre. Et comme tous les équidés, le Franches-Montagnes doit être vu régulièrement par un maréchal-ferrant pour l’entretien des sabots. 

Quelle est l’espérance de vie d’un Franches-Montagnes ? 

Les chevaux Franches-Montagnes vivent en moyenne entre 25 et 30 ans.

Origine : une histoire suisse entre tradition et résilience

La naissance officielle du Franches-Montagnes remonte à la fin du XIXème siècle, lorsque des juments robustes du Jura suisse furent croisées avec des étalons à sang chaud venus d’Angleterre et de France. L’objectif : créer un cheval polyvalent, adapté aux travaux agricoles, forestiers et militaires. 

Mais l’histoire de cette race remonte à bien plus loin dans le temps. Dès le XVIᵉ siècle, des chevaux de trait étaient déjà élevés dans les Franches-Montagnes (un haut plateau aux conditions climatiques rudes) pour leur force, leur endurance et leur calme. Leur aptitude à évoluer sur des terrains difficiles en faisait de précieux alliés dans la région. 

Une race menacée par la modernisation 

À partir des années 1960, l’essor de la mécanisation dans l’agriculture et les transports a provoqué un recul dramatique de la population de Franches-Montagnes. Jugés obsolètes face aux machines, ces chevaux ont failli disparaître. La race s’est retrouvée gravement menacée. 

Heureusement, des passionnés et des institutions suisses ont lancé des programmes de préservation dans les années 1960 et 1970. Sélection, valorisation de ses qualités, et diversification de ses usages ont permis au Franches-Montagnes de retrouver une place dans le paysage équestre. 

Une belle revanche sur le passé 

Aujourd’hui, la race n’est plus considérée comme menacée. Bien au contraire, le Franches-Montagnes séduit de plus en plus d’amateurs de chevaux en Suisse et à l’étranger. Son tempérament fiable, sa polyvalence et ses origines profondément enracinées dans la culture du Jura en font un cheval aussi attachant qu’emblématique.

Achat : comment bien choisir son Franches-Montagnes ? 

Si vous êtes à la recherche d’un cheval fiable et endurant, le Franches-Montagnes est un excellent candidat. Polyvalent, rustique et proche de l’humain, il convient aussi bien aux loisirs qu’aux tâches plus exigeantes comme l’attelage ou les travaux agricoles. 

L’élevage reste majoritairement concentré en Suisse, sa terre d’origine, mais on trouve également des éleveurs en France, en Allemagne et en Autriche, bien que rares. Pour faire le bon choix, il est fortement recommandé de s’adresser à des personnes expérimentées ou à des professionnels du milieu équin connaissant bien la race. Ils pourront vous guider vers un cheval adapté à votre niveau, vos attentes et vos projets. Vous pouvez notamment vous tourner vers l’Association Franches-Montagnes de France. 

Deux types, deux vocations 

Selon l’utilisation souhaitée, vous pourrez opter pour un Franches-Montagnes de type léger ou de type moyen. Le type léger, plus fin et agile, est particulièrement recherché pour l’équitation de loisir et les concours amateurs. Le type moyen, plus fort, convient davantage à l’attelage, au débardage ou aux travaux agricoles. 

Quel budget prévoir ? 

Le prix d’un Franches-Montagnes dépend de plusieurs facteurs : son âge, ses origines, son niveau de dressage et l’usage prévu. En comparaison avec d’autres races (telles le Frison ou l’Andalou), cet équidé reste assez abordable. On trouve des chevaux à partir de 1 700 €, voire moins dans certains cas. 

À noter : malgré leurs qualités, de nombreux poulains peinent à trouver preneur, et certains finissent malheureusement à l’abattoir.

Conclusion : un cheval rare qui gagne à être connu

Le Franches-Montagnes est bien plus qu’un simple cheval : c’est un compagnon rare, discret mais plein de charme. Dernier représentant des chevaux de trait légers en Europe, il allie la force et la robustesse d’un cheval à sang froid à la vivacité et à l’élégance d’un cheval à sang chaud. 

Affectueux, fiable et volontaire, il séduit toujours plus de passionnés, tant pour le loisir que pour le travail. Et parce qu’il ne demande ni soins complexes ni conditions d’élevage particulières, il offre une relation authentique et accessible à ceux qui croisent sa route. 

Longtemps menacée, cette race semble aujourd’hui sur la voie du renouveau.

Portrait du Franches-Montagnes

Caractéristiques :Race de chevaux à sang froid expressive, sociable et légère, originaire de Suisse.
Hauteur au garrot :145 – 160 cm
Robes :Principalement bai ou alezan, parfois noir ou gris
Type :Cheval de trait léger 
Allures :Amples, affirmées, souples
Origine :Suisse
Disciplines :Loisir, attelage, sport, équithérapie

Jana Schubert
Profilbild von zooplus Magazin Autorin Jana Schubert

Déjà toute petite, je préférais câliner notre chat Persan plutôt que mon ours en peluche. Plus tard, j’ai embêté mes parents jusqu’à ce qu’ils acceptent de m’offrir un cheval. Au fil des années, j’ai vécu un grand nombre d’événements mémorables avec mes animaux. Même si la vie en compagnie des bêtes n’est pas toujours simple, je ne l’abandonnerais pour rien au monde, car les animaux sont une grande source de bonheur pour moi. Je ressens ce même sentiment en écrivant à leur sujet, et j’espère pouvoir vous transmettre cette joie grâce à mes textes.


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