Quel est l’habitat naturel du poisson-clown ?
On retrouve les amphiprions dans les régions tropicales comme le bassin Indo-Pacifique, touchées par des courants chauds du nord ou du sud, comme par exemple au large des côtes d’Australie, de Chine, du Japon, d’Indonésie, de Taiwan, de Thaïlande, d’Inde, de Malaisie ou encore des Philippines. La région de la Papouasie-Nouvelle-Guinée est la plus riche en poisons-clowns, toutes espèces confondues. Autour de Madang, on retrouve une dizaine d’espèces de poissons-clowns, et environ huit espèces sur l’île d’Entrecasteaux. Dans d’autres régions, comme par exemple à Guam, dans l’ouest du Pacifique, ou proche de l’île de Lizard à la grande barrière de corail, cinq espèces sont répertoriées. Dans la mer Rouge, on retrouve deux espèces, dans les Comores plus qu’une seule. On ne retrouve plus aucun poisson-clown sur les côtes de Hawaii.
Les zones de répartition du poisson-clown du Pacifique et du poisson-clown à trois bandes sont bien distinctes. Alors que le poisson-clown du Pacifique nage au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le poisson-clown à trois bandes évolue dans les eaux de l’ouest du Pacifique et du nord de l’Australie.
La particularité des amphiprions réside en le fait qu’ils vivent en symbiose avec les anémones de mer. Les différentes espèces de poissons-clowns ne vivent en harmonie qu’avec une espèce bien précise d’anémone de mer. Alors que de nombreuses espèces de poissons évitent spontanément les anémones, la muqueuse des amphiprions les immunise contre le poison de ces animaux marins. Encore aujourd’hui, il est difficile d’expliquer comment se développe la muqueuse protectrice du poisson-clown. Il est pourtant certain que cette couche n’est pas produite par le poisson. Certaines espèces de poissons-clowns ont besoin d’une période d’acclimatation afin de s’adapter petit à petit à l’anémone venimeuse, tandis que d’autres espèces de poissons-clowns s’y faufilent sans problème.
Ainsi, en se cachant dans leur anémone de mer, les amphiprions se protègent de leurs prédateurs, les Chaetodontidae ou poissons-papillons et les Monacanthidae, ou poissons-limes. L’anémone de mer bénéficie à son tour d’une bonne circulation des eaux, due à l’activité des poissons-clowns. De plus, les tentacules morts des anémones ainsi que leurs restes de nourriture figurent au menu des amphiprions. Pour ce faire, les poissons-clowns colorés attirent leurs prédateurs dans les tentacules des anémones. Ces dernières mangent ensuite les poissons pris au piège. Les poissons-clowns fertilisent également les anémones avec leurs déjections. Enfin, ces poissons colorés vivent selon le principe de la polyandrie, ce qui signifie qu’une femelle est entourée de plusieurs mâles, vivant dans une ou plusieurs anémones de mer différentes. La symbiose entre poisson-clown et anémone de mer dure en général plusieurs années.