Histoire : un passé de chasseur de rat
Quand on connaît l’histoire du Pinscher nain, on ne s’étonne plus que son instinct de garde et de chasse soit si prononcé. Les chiens de type Pinscher descendent des « chiens de tourbière » qui ont rejoint l’homme il y a plusieurs milliers d’années. Des découvertes de crânes et d’ossements attestent que ce « type de chien primitif » gardait déjà les habitations de l’âge de pierre et tenait les rongeurs ou autres nuisibles en respect.
À la fin du 19ème siècle, on trouvait des pinschers dans presque toutes les fermes. Surnommés « ratiers », ces animaux étaient très appréciés des fermiers pour leur vigilance et leur habileté à chasser les rats et les souris. Même les animaux qui excellent dans l’art de la fuite comme le rat pouvaient difficilement échapper au caractère attentif et aux pattes agiles et habiles du pinscher.
Les pinschers à poil lisse et à poil dur, aujourd’hui connus sous le nom de schnauzer, appartenaient à l’époque encore au même type de race.
La séparation des Pinschers à poil dur et à poil lisse
Ce n’est qu’au début du 20ème siècle que le fondateur du club, Josef Berta, s’est mis à séparer les pinschers à poil dur de ceux à poil lisse pour l’élevage. L’élevage en race pure des pinschers nains a commencé dans ce contexte très tôt, ce qui lui a permis de se démarquer rapidement de ses congénères plus grands.
Contrairement au Pinscher allemand, le pinscher nain est rapidement devenu un chien de compagnie populaire. Au début du 20ème siècle, un grand nombre de ces chiens vivaient déjà chez des particuliers. Le livre des origines du Club du Pinscher et du Schnauzer allemand, qui date de 1925, fait état de 1 300 inscriptions. Les dames de la bonne société, en particulier, aimaient se parer de ce petit chien élégant. En 1937, Felix Ebener décrivait ce chien à la mode ainsi :
« Il a besoin de peu d’espace et de peu d’entretien, il peut être très pudique et maniéré, et même lors de ses petites incartades, il reste charmant et gracieux. Avec ses petites pattes propres, son poil court et lisse, il peut être pris en toute confiance sur les meubles capitonnés les plus élégants […]. »
Josef Berta fut l’un des premiers éleveurs à reconnaître que l’image du simple « toutou » était loin de correspondre au pinscher nain. Lui-même a été tellement séduit par son propre pinscher nain, Max v. Klein-Paris, qu’il raconte :
« J’ai eu plus d’un bon chien, plus d’un a laissé un souvenir impérissable dans ma maison. Max les surpasse tous, c’est le meilleur, le plus intelligent, le plus agréable et le plus utile des compagnons que j’aie jamais possédés ! ».
En ne tarissant pas d’éloges sur ce petit chien affectueux, Berta a également incité d’autres éleveurs de chiens à s’occuper de cette race particulière. Ce sont Berta et ses collègues qui ont finalement fait du pinscher nain ce qu’il est aujourd’hui : un chien unique en son genre doté d’un bon caractère, au tempérament vif, à la santé robuste et à la beauté altière.