Maladie hémorragique chez le lapin This article is verified by a vet

Un saignement de nez chez un lapin n’est pas toujours dû à une blessure. Il peut aussi révéler une affection bien plus grave : la maladie hémorragique. Dans cet article, découvrez ce que la maladie hémorragique chez le lapin implique pour la santé de ce dernier.

maladie hémorragique lapin

Malheureusement, les symptômes de la maladie hémorragique chez le lapin ne sont souvent détectés que très tard.

La maladie hémorragique virale est-elle grave chez le lapin ?

La maladie hémorragique virale (ou VHD) est une infection très contagieuse et souvent mortelle chez les lapins.

Lorsqu’un lapin est contaminé, il peut succomber en quelques heures, parfois sans développer aucun symptôme. Chez d’autres, le virus perturbe la coagulation, provoquant des hémorragies internes. Le taux de mortalité est extrêmement élevé, entre 80 et 100 %.

Cette maladie est-elle dangereuse pour l’humain ?

Non, la VHD ne représente aucun danger pour l’être humain. Seuls les lagomorphes, comme les lapins et les lièvres, peuvent être infectés.

maladie hémorragique lapin symptômes © Elnur / stock.adobe.com
Diagnostic : la VHD peut être détectée par prise de sang.

Symptômes : quels sont les signes typiques de cette maladie ?

Les jeunes lapins, âgés de quatre à dix semaines, sont généralement protégés naturellement contre la maladie hémorragique. Cependant, ils peuvent en être porteurs et transmettre le virus.

Chez l’adulte, l’infection évolue très rapidement : après une incubation d’un à trois jours (délai entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes) le lapin peut mourir en quelques heures, souvent sans présenter de signes visibles. Dans certains cas, des symptômes apparaissent liés à une inflammation du foie, un organe jouant un rôle essentiel dans la coagulation.

Voici les signes les plus fréquemment observés :

  • Difficultés respiratoires (dyspnée)
  • Présence de sang dans l’urine ou les selles
  • Forte fièvre et apathie
  • Jaunissement des muqueuses (yeux, bouche), signe d’ictère
  • Saignements de nez

Notez que certains signes, comme l’apathie, la fièvre ou les troubles respiratoires, peuvent également se retrouver dans d’autres maladies fréquentes chez le lapin, comme le coryza (rhume du lapin) ou la coccidiose. C’est pourquoi seul un diagnostic vétérinaire permet de confirmer la maladie hémorragique.

Diagnostic : comment diagnostiquer la VHD chez un lapin ?

Si vous suspectez votre lapin de souffrir de la maladie hémorragique, consultez un vétérinaire sans tarder. Celui-ci pourra effectuer une prise de sang et l’envoyer à un laboratoire spécialisé pour rechercher la présence du virus.

Une échographie peut également être réalisée pour examiner le foie ou la rate. Une inflammation de ces organes peut renforcer la suspicion de VHD.

Malheureusement, comme la plupart des lapins meurent en peu de temps, cette maladie n’est généralement détectée qu’après la mort. Lors de l’autopsie, des échantillons de tissus sont prélevés et analysés en laboratoire à l’aide de tests spécifiques, comme la PCR.

Traitement : existe-t-il un traitement pour la maladie hémorragique chez le lapin ?

À ce jour, aucun traitement curatif n’existe contre la maladie hémorragique du lapin. Lorsqu’un animal est infecté, l’objectif est surtout de soulager ses souffrances et, si possible, de tenter une vaccination d’urgence.

Pour soutenir l’organisme, le vétérinaire peut poser des perfusions afin de stabiliser la circulation sanguine, et administrer des médicaments destinés à stimuler le système immunitaire. Des antibiotiques peuvent également être prescrits pour prévenir d’éventuelles infections secondaires.

Causes : par quels moyens les lapins contractent-ils la VHD ?

La maladie hémorragique virale (VHD ou RHD) est une infection grave qui touche exclusivement les lagomorphes, comme les lapins et les lièvres. Elle est causée par un calicivirus, qui existe sous deux formes principales :

  • La VHD classique, qui touche surtout les lapins adultes
  • La VHD-2, une variante plus récente, également présente chez les jeunes lapins et les lapins de garenne

Le virus s’attaque en priorité au foie, provoquant une inflammation (hépatite) qui perturbe la coagulation. Résultat : des hémorragies internes massives, souvent fatales.

À savoir : la maladie hémorragique est apparue pour la première fois en Chine en 1984. Elle a ensuite été détectée en France à la fin des années 1980. Quant à la VHD-2, elle a été identifiée pour la première fois en 2010

Contagion : comment le virus se transmet-il ?

La maladie hémorragique se transmet de deux façons : par contact direct ou indirect.

1. Transmission directe

Un lapin peut être infecté en respirant des gouttelettes contaminées, en mangeant des aliments souillés (comme de l’herbe fraîche ramassée dans un pré), ou par contact avec les plaies d’un animal malade.

2. Transmission indirecte

Le virus peut aussi voyager sur des vecteurs extérieurs comme les mouches, les moustiques ou les tiques, qui le transportent d’un animal à l’autre sans être eux-mêmes infectés.

Pronostic : quelles sont les chances de rétablissement en cas d’infection ?

Le pronostic des lapins infectés par la VHD est malheureusement très sombre. En raison de sa forte contagiosité et de son taux de mortalité extrêmement élevé, rares sont les animaux qui survivent à cette maladie.

C’est pourquoi la prévention, notamment par la vaccination, est essentielle pour protéger vos lapins.

Et si un lapin survit malgré tout, il peut rester porteur du virus. Son système immunitaire ne le protège pas durablement, ce qui signifie qu’il peut rechuter en cas de nouvelle exposition.

Prévention : comment prévenir efficacement la maladie hémorragique chez le lapin ?

La vaccination reste le moyen le plus efficace pour protéger les lapins contre la maladie hémorragique. Les vétérinaires recommandent généralement une vaccination combinée contre la VHD (types 1 et 2) et la myxomatose.

La primo-vaccination s’effectue dès l’âge de 4 à 6 semaines, suivie d’un rappel une à deux semaines plus tard. Pour maintenir une bonne protection, un rappel annuel est conseillé. En cas d’élevage ou d’exposition à des risques accrus, un rappel tous les six mois peut être recommandé. Le type de vaccin utilisé peut varier en fonction des conditions locales et des conseils de votre vétérinaire. Au-delà de la vaccination, l’hygiène joue un rôle crucial. Nettoyez régulièrement les cages, accessoires et surfaces avec des produits adaptés ou de l’eau chaude (au moins 60 °C), afin d’éliminer les agents pathogènes. Enfin, isolez immédiatement tout animal malade ou décédé pour éviter la propagation du virus aux autres lapins.


Franziska G., Vétérinaire
Profilbild von Tierärztin Franziska Gütgeman mit Hund

À l'université Justus-Liebig de Gießen, j'ai suivi une formation de vétérinaire où j'ai pu acquérir une certaine expérience dans divers domaines, tels que la médecine dédiée aux petits et grands animaux, la médecine exotique, la pharmacologie, la pathologie et l'hygiène alimentaire. Depuis, je n'ai pas seulement travaillé en tant qu'auteur vétérinaire. J’ai également travaillé sur ma thèse qui a été influencée scientifiquement. Mon objectif est de mieux protéger les animaux contre les agents pathogènes bactériens à l'avenir. En plus de mes connaissances, je partage mes propres expériences en tant que propriétaire de chien et je peux ainsi comprendre et apaiser les craintes et les problèmes, ainsi que d'autres questions concernant la santé animale.


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