Chien de Canaan

Le Chien de Canaan appartient au groupe des chiens parias semi-sauvages, qui vivent souvent à proximité des habitations humaines en Afrique et en Asie, sans être encouragés ou nourris par l’homme. Il s’agit d’une race de chien indépendante, vigilante et extrêmement méfiante par essence. S’il est élevé comme chien de famille, il peut toutefois établir une relation intime avec son maître – à condition d’instaurer un climat de confiance.

chien de canaan

Caractère : un chien indépendant

Pour gagner la confiance d’un Chien de Canaan, il faut la mériter ! Les chiens parias sont en effet habitués à vivre de manière totalement indépendante de l’homme. Cet animal sauvage intelligent et sûr de ses instincts ne connaît ni la soumission ni l’obéissance aveugle. Le cas échéant, le Chien de Canaan vit avec l’homme d’égal à égal – dans une relation de partenariat qui permet la proximité, mais aussi des espaces de liberté. Le Chien de Canaan n’est pas un chien domestique – il doit conserver son autonomie et a besoin de lieux de retraite. Ce n’est que lorsqu’il est sûr de disposer de cet espace de liberté qu’il peut apprécier la proximité et la complicité avec l’homme. 

Un fidèle gardien, protecteur de la famille

Mais ce sont justement l’autonomie et l’indépendance qui font tout le charme de cette race particulière. Comme la confiance et l’affection de ce chien se gagnent en faisant preuve de beaucoup de tact et d’empathie, l’entente et les liens qui s’établissent entre l’homme et l’animal par la suite sont d’autant plus intenses. S’il est élevé comme chien de famille, le Chien de Canaan s’avère un gardien fidèle et un protecteur dévoué pour tous les membres de la famille, à condition qu’il ait été socialisé très tôt et éduqué de manière cohérente.

Son instinct de protection s’étend même aux autres animaux domestiques, à partir du moment où il a été habitué à leur présence dès le début. Ce chien se montre très tolérant et très gentil avec les enfants de la famille, mais ces derniers doivent respecter le besoin de solitude que le chien de Canaan éprouve de temps à autre.

Un chien sur la défensive – mais pas prêt à risquer sa vie

Comme tout bon chien de garde, le Chien de Canaan se montre très méfiant avec les étrangers. Les bruits inhabituels, les voitures qui passent, les voisins, les promeneurs, ou tout simplement les animaux qui s’approchent de sa propriété sont généralement signalés par des aboiements bruyants, qui indiquent sans équivoque qui est le « chef » sur ce territoire. Mais bien qu’il soit toujours sur la défensive, le chien de Canaan n’est généralement pas agressif. Il ne se mettrait jamais en danger, son instinct de survie et de fuite étant trop fort.

Apparence : à quoi ressemble le chien de Canaan ?

Le physique du chien de Canaan est parfaitement adapté aux conditions de sa région d’origine. Ainsi, la plupart des chiens de Canaan semi-sauvages des pays du sud présentent une apparence similaire. Leur poil court à mi-long est dur, dense et droit et, grâce à l’abondance de sous-poil doux, il le protège efficacement aussi bien de la saleté que des nuits froides. La robe de la plupart de ces chiens s’est elle aussi adaptée à leur environnement. La couleur de leur poil couvre un large spectre : de la couleur crème ou sable, en passant par le rouge, le noir et le blanc ou le blanc avec des taches brunes ou noires. Un masque noir et symétrique ainsi que des marques blanches sont autorisés pour toutes les variantes de couleur.

Un corps carré, puissant et bien proportionné

Ces chiens inscriptibles dans un carré, puissants et de taille moyenne ont une hauteur au garrot de 50 à 60 cm, les mâles étant en principe beaucoup plus grands que les femelles. De manière générale, les caractéristiques sexuelles sont très marquées entre les femelles et les mâles. Ainsi, le crâne assez large du chien de Canaan, qui se termine en pointe à l’avant, est particulièrement visible chez les mâles. La tête est toujours bien proportionnée. Les larges oreilles dressées de ce chien, triangulaires et placées légèrement sur le côté, ainsi que ses yeux obliques en amande et de couleur sombre lui confèrent une expression très éveillée et intelligente. Rien n’échappe en effet à la vigilance du chien de Canaan, même lorsqu’il dort.

Éducation : le chien de Canaan est-il facile à éduquer ?

Le Chien de Canaan ne ferait jamais quelque chose qui pourrait lui nuire. De même, il n’obéira pas aux ordres de son maître sans en avoir d’abord questionné le sens. Une chose est sûre : on ne peut exiger de ce chien une obéissance aveugle. Mais une fois qu’il aura pris confiance en son maître et qu’il le reconnaîtra comme « chef de meute », il se montrera tout à fait disposé à coopérer et à obéir. La fidélité à son maître et son intelligence vive font de lui – malgré son indépendance – un chien facile à guider, qui peut apprendre les ordres de base et se montrer assez obéissant. Cependant, le dressage doit tenir compte de sa nature originelle et il faudra certainement faire quelques compromis et trouver des astuces pour convaincre le chien de Canaan qu’obéir en vaut la peine.  Ce chien de race sûr de lui ne conviendra donc pas aux maîtres inexpérimentés.

Santé et soins : cette race de chien est-elle robuste ?

Contrairement à l’éducation et à la socialisation, l’entretien du Chien de Canaan ne pose pas de problème particulier. Cette race de chien en bonne santé ne souffre d’aucune maladie typique et a la réputation d’être très propre. Son poil dur repousse naturellement la saleté et n’a besoin d’être brossé qu’une à deux fois par semaine. Ce n’est que pendant la phase de la mue biannuelle que le recours quotidien à une brosse ou un peigne s’avère utile pour éliminer les poils morts de l’épais sous-poil et réduire les éventuelles touffes de poils sur le tapis, le canapé ou les couvertures. 

Alimentation : que mange le chien de Canaan ?

Lorsqu’il vit en liberté, ce chien paria cherche lui-même sa nourriture et se nourrit de tous les déchets organiques laissés par l’homme, alors que s’il est élevé comme chien de famille moderne, il a besoin du soutien de son maître. Mais comment nourrir au mieux ce chien  sauvage par essence ? En règle générale, les chiens sont des carnivores – qu’il s’agisse d’un berger allemand, d’un teckel ou justement d’un chien de Canaan. Leur alimentation doit donc se composer en grande partie de viande (environ 70 %), car il s’agit de la principale source de protéines pour le chien. Tout son appareil masticatoire et digestif est adapté à la transformation de la viande : ses dents puissantes, ses muscles masticateurs performants, son tube digestif relativement court et ses sucs digestifs assez agressifs, contrairement à ceux de l’homme.

Cuisine maison, alimentation BARF ou aliments prêts à l’emploi ?

C’est sans aucun doute la viande fraîche et crue qui contient le plus de protéines, car la cuisson réduit la teneur en protéines de la viande. C’est pourquoi de nombreux propriétaires de chiens ne jurent que par ce que l’on appelle la nourriture BARF, une « alimentation crue biologiquement adaptée à l’espèce ». Toutefois, cette méthode nécessite de bien connaître les besoins nutritionnels et énergétiques du chien et de savoir quelle composition d’aliments permettra de couvrir au mieux ces besoins. Une consultation chez le vétérinaire peut s’avérer utile pour estimer les quantités de nourriture dont votre chien a besoin en tenant compte de son poids, de sa taille et de son niveau d’activité. À première vue, il est un peu moins compliqué d’acheter directement des croquettes ou de la nourriture humide prêtes à l’emploi. Mais là encore, vous feriez bien d’examiner les ingrédients de près – car les déclarations sur les emballages ne tiennent pas toutes leurs promesses ! Une grande quantité de céréales ou d’autres substances de remplissage superflues, la présence de soja, de sucre, d’exhausteurs de goût artificiels, sont autant d’indicateurs d’une nourriture de qualité plutôt médiocre. Les produits de qualité supérieure ne contiennent pas ces substances. En outre, le type et l’origine de la viande doivent être parfaitement identifiables.

Origine : quelle est l’histoire du Chien de Canaan ?

La vigilance prononcée et la méfiance naturelle dont ce chien fait preuve à l’égard de tout ce qui est nouveau étaient et sont toujours essentiels à la survie du chien paria sauvage. Aujourd’hui encore, on trouve ces chiens sur les continents africain et asiatique. Ils vivent généralement à proximité des habitations humaines ou des peuples bédouins et se nourrissent – puisqu’ils sont complètement livrés à eux-mêmes – des déchets organiques des hommes.

Certains chiens de Canaan vivent de nos jours encore en meute dans le désert, où ils se nourrissent exclusivement en chassant le gibier de manière autonome. Les Bédouins de l’actuel Israël et de la Jordanie les utilisent comme chiens de garde pour leur campement. Lorsqu’une chienne sauvage élève de nouveaux chiots dans une grotte, ils lui jettent de temps à autre un morceau de pain, jusqu’à ce qu’ils choisissent finalement le chiot mâle le plus fort, qui sera par la suite chargé de surveiller le campement. Ce chien reste ensuite constamment à proximité du campement bédouin et le protège efficacement des agresseurs, sans toutefois s’approcher trop près des tentes et des hommes.

Mise en place de l’élevage à partir de chiens de bédouins sauvages

Les chiens de Canaan n’ont pas besoin de l’homme. Ils acceptent néanmoins d’être domestiqués par ce dernier, dans la mesure où cela leur est profitable. La grande capacité d’adaptation dont ces chiens particuliers font preuve, sans jamais tomber dans une dépendance totale vis-à-vis de l’homme, est précisément ce qui a fasciné la cynologue et spécialiste du comportement canin Rudolphina Menzel.

Autrichienne d’origine, Menzel a émigré de Vienne en Palestine (futur Israël) en 1934 et y a mis en place son propre programme d’élevage avec des chiens de bédouins vivant en liberté. Elle a créé un standard de race et a nommé les chiens d’après le pays biblique de Canaan. Ses efforts ont porté leurs fruits : la fédération d’élevage israélienne a adopté son standard de race, et la FCI a définitivement reconnu la race en 1966.  

Les ancêtres du Chien de Canaan

Aujourd’hui, le Chien de Canaan est classé au sein de la Fédération Cynologique Internationale sous le numéro de standard 273, dans le groupe 5 « Chiens de type Spitz et de type primitif ». Les chiens parias appartiennent en effet à la famille des Spitz, et par là-même à la plus ancienne famille des chiens au monde. Sur les gravures rupestres orientales datant du néolithique (il y a près de 12 000 ans) ainsi que sur des reliefs et des peintures murales d’origine égyptienne, on peut discerner des chiens qui ressemblent déjà à l’actuel Spitz d’Israël, un autre nom donné au chien de Canaan.

Adoption : où puis-je me procurer un chiot de Canaan ?

De nos jours, il est possible de trouver des éleveurs qui se consacrent à cette race particulière et encore très rare non seulement dans son pays d’origine, Israël, mais aussi aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, comme l’Allemagne, la France, la Finlande, l’Angleterre, l’Italie ou la Suisse. Vous pouvez vous procurer les coordonnées des éleveurs auprès des clubs canins nationaux ou, bien sûr, sur Internet. Si vous envisagez d’acheter un chien de Canaan, prenez le temps de réfléchir mûrement avant de passer à l’acte. Cette recommandation vaut bien sûr pour tous les chiens, mais tout particulièrement pour le chien de Canaan, car cet animal primitif, original et indépendant, n’est pas un chien de famille ordinaire. Le prix d’un chiot de cette race se situe généralement entre 700 et 1000 euros.

Conseils pour choisir le bon éleveur

Tous les membres de la famille se sont-ils prononcés en faveur de l’adoption d’un Chien de Canaan ? Disposez-vous d’assez de temps et d’expérience pour vous consacrer à la socialisation et à l’éducation de ce chien ? Avez-vous le temps et la capacité physique de stimuler cet animal vif, au tempérament bien trempé, et de lui offrir suffisamment d’activités et d’occasions de se dépenser en plein air ? Ce n’est que si vous répondez par un « oui » franc et catégorique à toutes ces questions que vous devriez vous mettre à la recherche d’un éleveur. Veillez à acheter votre chiot uniquement chez un éleveur sérieux qui prendra le temps qu’il faut pour s’entretenir avec vous et vous informer sur la race et ses particularités. Les éleveurs de confiance examinent attentivement les acheteurs potentiels avant de leur confier un de leurs chiots. Plus un éleveur en saura sur vous, mieux il pourra vous conseiller avant l’achat. Ne vous sentez pas agressé si, le cas échéant, l’éleveur vous déconseille d’acheter un chien de cette race. Les chiens de Canaan atterrissent malheureusement trop souvent dans un refuge parce que leurs anciens propriétaires n’ont pas assez de temps ou sont tout simplement dépassés par les exigences de cette race. Les chiens de Canaan adultes sont souvent difficiles à placer, car ils sont extrêmement méfiants à l’égard de nouveaux environnements et de nouvelles personnes.

Veillez à une socialisation précoce

Plus le chien de Canaan est jeune, plus il est ouvert et réceptif aux nouveaux stimuli, aux personnes et aux animaux qu’il côtoie. La meilleure période pour la socialisation du chien est le début de sa vie. Elle devrait commencer dès les premières semaines, lorsque le chien se trouve en principe encore chez l’éleveur, et se poursuivre chez le propriétaire. Plus le chien de Canaan fera l’expérience de la « normalité » au cours de ces premières semaines, moins il sera effrayé par la suite.

Êtes-vous prêt à adopter un chien de Canaan ?

Un chien de Canaan n’est pas un chien comme les autres. Même si vous avez déjà l’expérience d’autres races de chiens domestiques, vous ne vous entendrez pas forcément avec un chien de Canaan. Le Spitz d’Israël n’a pas besoin de nous – et il le fait savoir à maintes reprises, même lorsqu’il est détenu comme chien de famille.  Il aura beau avoir été éduqué et socialisé, il conservera son indépendance et sa manière de penser par lui-même jusqu’à un âge avancé.

Pas de programme standard, s’il vous plaît !

Les ordres et les exercices répétitifs ennuient rapidement cet animal intelligent. Si vous souhaitez occuper un chien de Canaan de manière appropriée, vous devez donc imaginer autre chose que le « programme classique pour chien ».  Cet animal peut certes s’enthousiasmer pour des sports canins comme l’agility, l’obéissance, le canicross, le mantrail ou le pistage, mais il a également besoin de variété. Chercher deux fois la même piste ou sauter une fois de plus le même obstacle ? Beaucoup de chiens de Canaan n’en ont pas envie.

Si vous acceptez ces particularités et respectez le besoin d’indépendance de cet animal atypique, le Chien de Canaan sera un partenaire extrêmement fidèle, attentif et protecteur, qui présente en plus l’avantage d’avoir des besoins alimentaires modestes et d’être facile à entretenir. Le Chien de Canaan suivra volontiers un maître qui lui laisse l’espace dont il a besoin, tout en lui montrant les limites à respecter de manière cohérente et affectueuse. Ce chien attend aussi de son maître qu’il lui confie des missions et le laisse se dépenser à sa guise.

Pour de plus amples informations, nous vous invitons à lire notre article sur l’acclimatation du chiot : Accueillir un chiot : comment bien préparer son arrivée

Articles les plus utiles
13 min

Spitz nain

Le Spitz nain, également appelé loulou de Poméranie ou encore Poméranien, est une race de chien miniature originaire de la province de Poméranie, un territoire à cheval entre l’Allemagne et la Pologne. Si ce n’est pas par sa taille que le Spitz nain impressionne, c’est sans aucun doute par son caractère amical, son assurance et son énergie. Pas étonnant que de plus en plus de chiens de cette race miniature gagnent le cœur des amoureux des animaux !

14 min

Bouledogue français

Le joyeux bouledogue français, ou bulldog français, est un sympathique petit animal qui charmera rapidement tous les amoureux des chiens, grâce à ses mignonnes petites oreilles de chauve-souris son grand besoin de câlins.

12 min

Berger australien

Autrefois utilisé comme chien de berger, le Berger Australien, chien de taille moyenne au pelage magnifique, a besoin qu’on lui propose des activités diverses et stimulantes, qui lui permettront de s’épanouir physiquement et mentalement. Apprenez l'essentiel sur cette belle race de chien dans notre article.