La perte de poils chez le chien (alopécie) This article is verified by a vet

la perte de poils chez le chien

Chute de poil excessive chez le chien.

La perte de poils chez le chien (aussi appelée alopécie) se définit par une chute massive de poils, causée par une pathologie. Il est important de différencier l’alopécie de phénomènes physiologiques comme le renouvellement du pelage (la mue), qui survient par exemple lorsque le pelage d’adulte remplace le pelage de chiot.

Les poils du chien poussent selon une séquence précise, qui se divise en trois phases : la phase de croissance (anagène), la phase de transition (catagène) et la phase de repos (télogène). La croissance des poils est contrôlée par les hormones de croissance, entre autres produites dans la glande thyroïde et le cortex surrénalien. C’est la raison pour laquelle les dérèglements hormonaux chez le chien peuvent se traduire par une perte de poils.

La perte de poils chez le chien peut être un symptôme annonciateur de certaines maladies. C’est pourquoi il est important de distinguer deux types de causes afin de mieux comprendre ce phénomène.

On distingue les causes liées aux grattages du chien (les causes dites prurigineuses) des causes non causées par les démangeaisons (les causes dites non prurigineuses).

Les causes de la perte de poils chez le chien

Les causes prurigineuses

Les démangeaisons peuvent être causées par différents facteurs ou maladies. Dans la plupart des cas, elles se manifestent par une alopécie apparente, car le grattage et les démangeaisons du chien provoquent la casse des poils, et non leur chute complète.

Il s’agit notamment de réactions allergiques, d’infestations d’ectoparasites et d’infections bactériennes et fongiques.

Par ailleurs, les accessoires qui provoquent des frottements tels que les colliers ou harnais pour chien peuvent entraîner des démangeaisons régulières et une augmentation du grattage.

Les causes les plus courantes qui engendrent une perte de poils sont les parasites, tels que les acariens d’oreille, les puces et les acariens Démodex.

Une infection bactérienne (ou pyodermite) peut se développer rapidement suite au grattage et au léchage répétés de micro-lésions. Les bactéries pyogènes les plus répandues sont les staphylocoques et les streptocoques, tandis que les champignons les plus courants sont les Malassezia et les dermatophytes.

Les causes non prurigineuses

Cette catégorie se subdivise en deux parties : les causes inflammatoires et les causes non inflammatoires.

Parmi les causes non inflammatoires, on compte notamment les troubles fonctionnels ou structurels de la racine des poils, qui peuvent être provoqués par des maladies héréditaires, comme la dysplasie folliculaire, un trouble de la formation du follicule pileux.

Souvent, certaines maladies hormonales sont également la cause de la perte de poils chez le chien, comme par exemple l’hyperadrénocorticisme (aussi connue sous le nom de syndrome de Cushing, l’hyperfonctionnement des glandes surrénales) ou l’hypothyroïdie (l’insuffisance de la production d’hormones par la glande thyroïde). Par ailleurs, des manifestations tumorales comme une tumeur de Sertoli peuvent également entraîner une perte de poils importante chez le chien.

Malgré le fait que les infections cutanées bactériennes (pyodermite) et les infections fongiques puissent entraîner des démangeaisons, elles peuvent parfois ne causer aucune irritation chez certains chiens et n’engendrer qu’une perte de poils sévère, en raison de l’inflammation en elle-même.

Par ailleurs, la démodécie (ou gale folliculaire) causée par les acariens Démodex peut également impacter votre chien sans se manifester par des grattages intempestifs.

Perte de poils : quels symptômes ?

L’étendue et la localisation de la perte de poils varient selon les causes à l’origine de ce phénomène. Dans certains cas, les chiens souffrent de démangeaisons sévères, se lèchent et se grattent fréquemment dans les zones affectées.

La présence de zones dégarnies symétriques au niveau des flancs, du cou ou de la truffe traduisent généralement des dérèglements hormonaux. L’hypothyroïdie est l’un des troubles hormonaux les plus courants chez le chien et s’accompagne souvent de symptômes de faiblesse, d’une prise de poids, de problèmes neurologiques et dermatologiques.

L’hyperfonctionnement des glandes surrénales (l’hyperadrénocorticisme, ou syndrome de Cushing) est fréquemment relevé chez les chiens âgés et se manifeste par une faiblesse musculaire, une consommation d’eau accrue, une urination fréquente et une prise de poids, en plus des symptômes de perte de poils.

Si les zones dépourvues de poils présentent des plaies purulentes, il s’agit alors probablement d’une infection bactérienne. Dans les cas les plus graves, les grattages et léchages répétés du chien peuvent provoquer des douleurs, des infections cutanées profondes, de la fièvre, de l’apathie et des difficultés à se mouvoir.

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Diagnostiquer la perte de poils

Afin d’élucider la cause de l’alopécie, votre vétérinaire devra parfois effectuer des recherches poussées. Indiquez à votre vétérinaire si votre chien a manifesté des changements récents de comportement ou s’il s’alimente de manière différente. Il pourra alors déjà être en mesure de déterminer s’il s’agit de troubles hormonaux ou d’une réaction allergique. Un test sanguin ou cutané pourra alors attester de l’allergie de votre chien.

Votre vétérinaire aura recours à des tests hormonaux spécifiques afin de mettre en lumière les troubles hormonaux de votre chien. Par exemple, un test de simulation de l’ACTH permettra de confirmer ou d’infirmer une suspicion d’hyperfonctionnement des glandes surrénales.

Il réalisera un examen approfondi des zones impactées par l’alopécie. Il pourra déjà constater des signes d’inflammation tels que des gonflements et des rougeurs, voire même constater la présence d’ectoparasites comme des puces. Il déterminera également si les poils de votre chien tombent d’eux-mêmes ou s’ils sont plutôt cassés en raison du grattage de votre chien.

Si la cause de l’alopécie ne peut être détectée à l’œil nu, d’autres méthodes de diagnostic en laboratoire peuvent être effectuées. Par exemple, un trichogramme permet de déterminer le cycle pilaire. Les poils sont alors observés sur une lame de microscope et examinés en fonction de certaines spécificités.

Une biopsie peut aussi être réalisée en examinant les couches cutanées impactées par l’alopécie. De cette façon, non seulement le pelage mais aussi les couches de la peau peuvent être examinés afin de trouver d’éventuelles cellules inflammatoires et agents pathogènes tels que des bactéries et des parasites.

Traiter la perte de poils du chien

Le traitement administré à votre chien sera différent en fonction de la cause à l’origine de sa perte de poils.

Les préparations à base de cortisone peuvent être prescrites en cas de réactions allergiques, tandis que le traitement de l’hypothyroïdie s’effectue par l’administration à vie d’hormones thyroïdiennes. L’hyperfonctionnement des glandes surrénales peut être régulé par l’administration de préparations stéroïdiennes.

Dans le cas d’une infection bactérienne, il est nécessaire de nettoyer régulièrement les plaies à l’aide d’une solution désinfectante et d’un shampooing aux propriétés anti-inflammatoires. Si ces mesures ne portent pas leurs fruits, il sera nécessaire d’effectuer un test de résistance. Le résultat de ce test permettra à votre vétérinaire de prescrire des antibiotiques ciblés à votre chien tout en évitant une résistance aux antibiotiques.

Si votre chien est atteint d’une tumeur, il pourra être guéri par radiothérapie, chimiothérapie ou par le biais d’une opération chirurgicale. Le traitement sera déterminé par son type de tumeur.

Quel pronostic médical ?

Tout comme la thérapie à adopter, le pronostic médical dépend en grande partie de la cause et de la gravité de l’alopécie. La repousse des poils dépendra de l’étendue des lésions et du succès des thérapies suivies.

Prévenir l’alopécie chez le chien

Les colliers antiparasitaires et les spot-ons pour chien sont des mesures préventives permettant d’empêcher toute infestation d’ectoparasites, parfois à l’origine de la perte de poils chez le chien. Contenant des pyréthrinoïdes, ces dispositifs de prévention protègent votre chien des puces, des tiques et des acariens.

L’entretien régulier du pelage de votre chien favorise aussi l’équilibre de sa flore cutanée.

Il n’existe pas de mesure préventive pouvant protéger votre chien des maladies hormonales ni des tumeurs, outre le fait de lui offrir une alimentation saine et de lui permettre de se dépenser suffisamment.


Franziska G., Vétérinaire
Profilbild von Tierärztin Franziska Gütgeman mit Hund

À l'université Justus-Liebig de Gießen, j'ai suivi une formation de vétérinaire où j'ai pu acquérir une certaine expérience dans divers domaines, tels que la médecine dédiée aux petits et grands animaux, la médecine exotique, la pharmacologie, la pathologie et l'hygiène alimentaire. Depuis, je n'ai pas seulement travaillé en tant qu'auteur vétérinaire. J’ai également travaillé sur ma thèse qui a été influencée scientifiquement. Mon objectif est de mieux protéger les animaux contre les agents pathogènes bactériens à l'avenir. En plus de mes connaissances, je partage mes propres expériences en tant que propriétaire de chien et je peux ainsi comprendre et apaiser les craintes et les problèmes, ainsi que d'autres questions concernant la santé animale.


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